Ludovic Blot, Directeur Général de Ressources T, groupe coopératif breton d’insertion :« Je me souviens d’un salarié qui, lui sa passion, c’était tout ce qui était en lien avec l’alpinisme, un jeune, et récemment, il est revenu vers nous et on a appris qu’il avait pu travailler sur le nettoyage de l’Arc de Triomphe.
L’objet d’une entreprise d’insertion, c’est d’embaucher des personnes très éloignées de l’emploi, de les mettre en situation de travail réel sur nos différents métiers pour les aider à trouver un travail durable à la sortie. »
Morgane Tréhard, DRH de Ressources T : « Dans une entreprise, on est vraiment acteur des parcours, de la façon dont on peut travailler l’accompagnement, l’insertion professionnelle, et c’est surtout que je suis convaincue – je l’étais déjà avant, mais je le suis encore plus aujourd’hui – que la réussite des parcours passe par le travail. »
Ludovic Blot : « Ressources T est un groupe coopératif qui gère six entreprises d’insertion et une entreprise de travail temporaire d’insertion. Dans les six entreprises d’insertion, il y en a quatre qui relèvent du réseau Envie. Au global, l’ensemblier représente 250 salariés, dont 170 en insertion.
Quand un usager rachète un neuf, souvent, il rend son ancien qui ne fonctionne plus. On les récupère. Ils passent par le process de rénovation, pour être revendus dans notre magasin pour ceux qu’on peut rénover, et ceux qu’on ne peut pas rénover repartent pour faire du recyclage matière. L’objectif, c’est que rien ne se perd et tout est réutilisé.
Concrètement, au quotidien, les salariés en insertion sont supervisés par des encadrants, experts dans leur métier, qui leur font développer des compétences techniques. Et à côté, on a également des chargés d’accompagnement socioprofessionnels, qui les aident à résoudre au départ leurs problématiques extraprofessionnelles. Donc, ça peut être la problématique d’accès au logement. Ça peut être des problématiques de dette financière, des problématiques de santé… tout ce qui est peut être un frein à l’emploi au démarrage. Ils les accompagnent tout au long du parcours et les aident à préparer la sortie. »
Morgane Tréhard : « Concernant les sorties, en moyenne, on comptabilise 75 % de sorties dynamiques depuis plusieurs années maintenant. Une sortie dynamique au sens de la DDETS [direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités], ce sont toutes les sorties vers l’emploi, la formation qualifiante, voire des orientations vers d’autres SIAE. »
Ludovic Blot : « Notre métier ce n’est pas de former des électroménagistes. En l’occurrence, c’est relativement rare qu’on place des salariés chez Darty, Boulanger ou dans les enseignes de l’électroménager. On est là pour les aider à résoudre leurs problématiques personnelles et les former à ce qu’on appelle des compétences transférables.
En 2006, on était 35. Aujourd’hui, on est 250. Concrètement, ça veut dire qu’on se développe, qu’on a besoin d’investir, et pour développer et financer ce développement, on a besoin de partenaires financiers. C’est dans ce cadre que le Crédit Coopératif, aujourd’hui, est notre partenaire. Dernièrement, ils nous ont aidés dans le financement pour créer une entreprise, Tout un site à Brest.
Historiquement, je me souviens qu’en 2006, le Crédit Coopératif a été là dans les mauvais moments où on était en difficulté. Et donc c’est important aussi qu’un partenaire financier ne soit pas là que… On dit souvent qu’on ne prête qu’aux riches, c’est important qu’un partenaire financier soit aussi là dans les mauvais moments, et on a pu compter sur eux quand on était en difficulté.
Si on prend en Ille-et-Vilaine, par exemple, il y a à peu près entre les bénéficiaires du RSA et les demandeurs d’emploi longue durée, ça fait 60 000 personnes. L’offre d’insertion totale, toutes structures confondues, c’est 2500 places. Donc il y a largement de quoi faire et les besoins sont loin d’être satisfaits. Donc ça fait aussi partie de notre challenge de répondre à cette demande et à ce besoin. »