Connu pour son soutien en faveur des transitions sociales et environnementales, le Crédit Coopératif prouve une nouvelle fois son engagement auprès des acteurs du bio et du territoire gersois.

4e édition de l’Observatoire du sens de l’argent Crédit Coopératif & Viavoice

La question du pouvoir d’achat semble phagocyter toutes les autres questions liées à l’argent. Au point d’annihiler toute ambition de justice sociale, de préoccupation sociétale et écologique ? De cantonner les banques à des rôles de simples prestataires de services, indifférenciées les unes des autres ? Explications.

Le Crédit Coopératif – en partenariat avec Viavoice – a lancé en 2021 l’Observatoire du sens de l’argent.

Méthodologie / Interviews effectuées en ligne du 2 au 6 janvier 2023 auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, représentatif de la population habitant en France Métropolitaine âgée de 16 ans et plus.
Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.

le chiffre phare 61% des français avouent ne pas comprendre personnellement comment fonctionnent l’économie et les mécanismes financiers. Source : 4e édition de l'Observatoire du sens de l'argent Crédit Coopératif & Viavoice

Comment comprendre le rôle des banques sans comprendre les mécanismes économiques ?

La réponse demeure à ce stade plutôt négative : seuls 29% des Français déclarent savoir ce que leur propre banque fait de leur argent. Et il s’agit là des plus âgés et de ceux dont les revenus mensuels sont d’au moins 4 000€ mensuels. Il existe donc tout d’abord une véritable problématique sociale, visant à ne pas cantonner les questions de société aux plus favorisés.

Au-delà de ce niveau de méconnaissance, les Français sont aussi partagés sur l’impact du choix de leur banque sur la société :

  • Seuls 42% déclarent que ce choix peut avoir un impact (essentiellement des CSP+) et parmi eux, 13% font référence à un véritable impact.
  • De plus, si cet impact sur la société devrait faire partie du rôle d’une banque pour 69% des répondants, en pratique, leur rôle est factuellement perçu aujourd’hui comme uniquement commercial.
  • Parallèlement, les attentes sur le rôle sociétal des banques est encore limité. Les réponses mettent davantage en perspective des préoccupations individuelles que sociétales (soutien à l’accompagnement de projets : 56% / être plus souple dans la gestion quotidienne : 38% / … contribuer à la transition écologique 20% / réduire les inégalités territoriales 12%)

Ces différentes réponses mettent en perspective une véritable contradiction : les Français déclarent attendre avant tout de leurs banques des bénéfices individuels (qu’elle leur coûte le moins cher possible / qu’elle soit à l’écoute de leurs besoins et demandes / qu’elle soit souple en cas de difficultés financières…) Or, ils déplorent qu’elles n’aient pas un impact plus positif sur la société !

Comment l’expliquer ? Certainement parce que le niveau de méconnaissance ne se cantonne pas aux banques mais plus globalement à ce qui concerne les mécanismes économiques : 61% des interviewés avouent ne pas comprendre personnellement comment fonctionne l’économie et les mécanismes financiers.
Et parce que le lien entre les difficultés individuelles et les enjeux sociétaux n’est pas encore clairement établi pour une partie importante de la population.

Argent et mérite

L’un des sujets de tensions dans la société française contemporaine, et les mouvements sociaux actuels concernant la réforme des retraites l’illustrent bien, c’est qu’au-delà des éléments rationnels, il existe le sentiment diffus selon lequel la société n’est pas juste. Et cette injustice est avant tout ressentie au quotidien, dans le décalage entre le travail fourni et les conditions de vie ou le pouvoir d’achat.

Ainsi, en majorité, les Français souhaiteraient que la société évolue vers le fait de pouvoir mieux vivre de son travail par une meilleure rémunération (53%) avant même de chercher à réduire les inégalités sociales (36%) ou à rendre la société plus solidaire (21%).

La question de l’argent se pose ainsi différemment. Nos conceptions de l’argent ne dépendraient pas uniquement de ce que l’on a sur notre compte en banque ou de notre capital culturel, mais aussi du sentiment qu’il existe ou non une corrélation entre ce qui est gagné et ce qui est mérité. Lorsque la question est directement posée, quasiment 6 Français sur 10 estiment que dans leur cas personnel, il existe un lien entre argent et mérite. Et à l’échelle de la France, ce taux est encore plus faible puisque seuls 30% des Français estiment qu’il existe une corrélation entre argent et mérite.

Pour aller plus loin

Découvrir le rapport complet de la 4e édition

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