
3 questions à Flore Tang, directrice de la RSE
Nouvelle à la tête de la direction RSE du Crédit Coopératif, Flore nous partage sa vision et ses objectifs pour la banque de l’ESS. Rencontre.

Flore, tu as rejoint le Groupe Crédit Coopératif le 8 novembre dernier, peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
Après 150 CV envoyés, j’ai fini par faire un jobdating dans une banque et c’est ainsi que j’ai commencé ma carrière dans le secteur bancaire ! J’ai eu la chance d’exercer des métiers différents qui m’ont permis d’appréhender les enjeux du secteur bancaire : le commercial, les financements, la conformité, la gestion des risques, la stratégie…
J’ai compris que, derrière les process et les chiffres, il y avait une nécessité d’accompagner les transformations sociétales au sein de l’entreprise.
C’est cette vision qui m’a conduite jusqu’à mon avant-dernier poste en tant que directrice de la transformation ESG et RSE. Ce qui m’a animée, c’est la conviction que la banque peut et doit se transformer ; elle est, en effet, un acteur majeur dans l’accompagnement de la transformation de nos sociétés.
Dans ma précédente entreprise, j’ai cofondé un réseau interne autour de l’inclusion, Ability, parce que je crois que la transformation est d’abord une affaire de voix à faire entendre, de liens à tisser, et de courage collectif et coopératif.
Pourquoi avoir choisi le groupe Crédit Coopératif ? Quelles sont tes ambitions pour la Direction de la RSE et Transitions ?
Rejoindre le Crédit Coopératif, c’est un choix de cohérence ! Après 18 ans d’une belle expérience chez BNP Paribas, j’ai souhaité ancrer mes engagements dans une structure dont j’avais tant entendu parler pour sa vision engagée de la finance au service de l’intérêt collectif ! Le Crédit Coopératif est la banque de l’ESS, mais pas seulement ! C’est une banque qui assume ses convictions, interroge ses pratiques, et travaille au quotidien avec ses parties prenantes (nos sociétaires, nos relations ternaires, nos clients etc…) pour accompagner les transitions. C’est un cadre de travail exigeant, stimulant et profondément aligné avec mes valeurs.
Notre ambition est claire : faire de la RSE « une évidence ». C’est-à-dire inscrire durablement la RSE dans nos décisions stratégiques et opérationnelles, tout en accompagnant nos parties prenantes, collaborateurs, clients, sociétaires engagés… dans la compréhension de nos choix de transformations, de transitions.
Nous devons continuer à accompagner chaque direction, pour qu’elles aient les moyens de faire face aux enjeux ESG sans renier ni le sens ni la performance, ni la robustesse. Ceci, se fera dans une logique de construction collective et de transformation continue, car seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin !
Je vous invite à lire notre apport d’Impact Volontaire l’essentiel, disponible sur notre site ! Notre cadre est celui de la théorie du donut, l’espace économique juste et durable, celui qui nous préserve de l’effondrement écologique et de l’injustice sociale.
Cela signifie que nous devons renforcer notre capacité à mesurer notre impact, anticiper les risques ESG, et faire en sorte que nos engagements soient des leviers concrets de transformations.
La RSE doit irriguer les projets, les processus et les décisions. Ma mission est de porter cette dynamique de la direction de l’impact, au sein de tout le groupe Crédit Coopératif, et de son écosystème.
La thématique de l’eau va être abordée lors de certaines rencontres coopératives dès septembre prochain ? Pourquoi cette thématique ?
Parce que l’eau est à la fois un enjeu universel et une alerte silencieuse. Elle structure les équilibres écologiques, économiques et sociaux de demain. Elle est déjà, aujourd’hui, source de tensions, d’inégalités, de risques profonds.
L’eau est un enjeu majeur, si ce n’est l’enjeu systémique de ce siècle… Nous devons en prendre la mesure dans notre action collective.
L’eau touche à tout : à la justice sociale, la résilience des territoires, la performance économique… mais aussi à la paix. Aujourd’hui, elle est déjà une (res)source de tension.
C’est pour cela que nous avons inscrit l’eau dans notre matrice de double matérialité, comme un enjeu majeur pour notre activité, nos clients, nos parties prenantes. Cette inscription n’est pas symbolique : elle est notre point de départ. Nous en faisons un axe stratégique, avec des engagements, des actions et des partenariats.
Les rencontres coopératives seront l’occasion d’échanger sur ce sujet avec celles et ceux qui composent notre écosystème : des entreprises engagées, des acteurs territoriaux, des chercheurs, des experts du vivant. Cela commencera dès le 18 septembre à Paris, avec la présence inspirante d’Heidi Sevestre, glaciologue et éclaireuse, et se poursuivra à Grenoble avec des voix engagées comme Charlène Descollonges, hydrologue spécialiste de la gestion des ressources.